Saving lives and transforming communities in rural Nigeria
Leçons apprises sur le terrain
Dans le village de Njediko, au Nigeria, Kadigiti Mohammad appaise son jeune fils, qui a une forte fièvre. Son fils est ausculté par l’agent de santé communautaire du village, qui confirme qu’il s’agit du paludisme. On donne à l’enfant les médicaments correspondants, avant que la mère et l’enfant ne soient renvoyés chez eux.
J’ai rencontré Kadigiti lors d’un récent séjour à Njediko où Malaria Consortium soutien le progamme d’élargissement rapide de l’accès [aux soins] (Rapid Access Expansion – RAcE), au Nigeria. Elle était inquiète pour son enfant, mais convaincue qu’il allait guérir car il avait pu recevoir un traitement rapidement.
C’est au cours de ce séjour, que j’ai vu ce que signifiait un accès immédiat aux soins pour les mères comme Kadigiti, et comment cela transformait les communautés au sein desquelles elles vivent.
Parvenir jusqu’aux populations les plus reculées
La programme RAcE a été lancé au Nigeria en 2013, en tant que précurseur de la mise en œuvre de la prise en charge intégrée des maladies (PCIM) dans le pays. La PCIM est maintenant déployée à grande échelle afin d’augmenter l’accès aux soins de santé grâce à des agents de santé communautaires compétents, qui peuvent traiter les cas de pneumonie, diarrhée, paludisme et malnutrition chez les enfants, au niveau communautaire.
Dans l’État du Niger, Malaria Consortium instaure la PCIM auprès des communautés défavorisées, dans six circonscriptions locales. Les deux communautés que j’ai visité : Njediko et EtsuGudu, sont parmi les plus difficiles d’’accès.
Le trajet en descendant vers le village d’EtsuGudu (à gauche) / Une rivière barre la route menant à une communauté reculée de la circonscription de Rafi (à droite)
Il faut faire deux heures de route depuis la capitale de l’État du Niger pour arriver dans la zone où se trouvent ces communautés. Les routes sont mauvaises et parfois coupées par des ruisseaux. Après une autre heure de trajet sur des chemins de terre, on arrive enfin dans la communauté. La nuit, ces routes sont plongées dans le noir complet.
J’ai pensé à Kadigiti, qui avait du transporter son enfant malade dans ces conditions. Il était clair qu’il fallait agir de toute urgence pour parvenir jusqu’à ces populations qui ne peuvent pas accéder facilement à un centre de santé.
Rapprocher les soins de santé des lieux d’habitation
Typiquement, pour de nombreuses communautés des zones rurales reculées du Nigeria, l’accès aux soins de santé s’avère difficile car il n’y a pas de centres de santé à proximité.
Les femmes transportent leur enfant malade, souvent à pied, au centre de santé le plus proche, qui peut être à des kilomètres de distance et nécessiter plusieurs jours de voyage. Au cours des mois pluvieux, les routes et chemins deviennent impraticables. Parfois, à leur arrivée au centre de santé, les médicaments ne sont pas disponibles immédiatement.
Une femme qui a perdu un enfant à cause du paludisme m’a dit : « Si l’on avait un accès immédiat aux soins et aux médicaments, alors mon enfant aurait eu une chance de survivre. »
Tels étaient les obstacles auxquels étaient confrontées les mères de Njediko et EtsuGudu avant que la PCIM ne soit introduite. Aujourd’hui, les mères comme Kadigiti n’ont plus besoin d’aller très loin. Au lieu de cela, elles peuvent amener leur enfant malade directement à un agent de santé communautaire.
Cela signifie que des décès prématurés peuvent être évités, car les enfants peuvent être traités contre la pneumonie, la diarrhée et le paludisme directement dans leur village.
Autonomiser les communautés
Les agents de santé communautaire sont formés, supervisés et équipés pour fournir un traitement gratuit et opportun contre paludisme, la pneumonie et la diarrhée. Étant donné qu’ils sont choisis par leur propre communauté et vivent au sein de la communauté qu’ils servent, ils constituent une ressource précieuse dans les villages ruraux reculés qui n’ont pas d’autres moyens d’accèder aux soins de santé.
Les agents de santé communautaires que j’ai rencontrés travaillaient dur, étaient fiers de ce qu’ils faisaient, et profondément engagés envers la santé de leur peuple.
À Ndejiku et EtsuGudu, les chefs de village et les parents parlent de la manière dont leurs agents de santé communautaires ont aidé à améliorer la santé de leurs enffants et comment cela a allégé le fardeau financier des soins de santé et du long trajet pour parvenir à l’hôpital.
Dans l’ensemble de la communauté, cette gratitude se ressent de façon poignante.
« Lorsque je soigne des enfants toute la journée, les gens m’apportent du bois pour le feu et m’aident avec mes récoltes », raconte Miriam, agent de santé communautaire d’ EtsuGudu.
« La communauté a récolté de l’argent collectivement pour me construire une maison, afin que je puisse poursuivre mon travail », explique Muhammad, un agent de santé communautaire de Njediko.
Une solution efficace et durable
Dans l’État du Niger, les retombées du programme RAcE montrent que la PCIM est une approche efficace et durable permettant de réduire la mortalité infantile.* Au niveau communautaire, obtenir le soutien de la communauté envers les agents de santé communautaires est un bon moyen de rendre la CPIM durable.
À Njediko et EtsuGudu, j’ai vu des exemples de cela. J’ai vu les progrès accomplis en matière de réduction de la mortalité infantile, résultant de l’accès à ces services de santé salvateurs, dans des zones rurales et reculées.
Mais j’ai également vu des gens s’approprier leur santé, des responsables communautaires prôner la santé de leurs peuples, et se réunir pour défendre les services de santé qu’ils ont désormais.
La communauté de Njediko, où la mortalité infantile a baissé de manière significative depuis l’introduction de la PCIM.
Portia Reyes est Responsable des Publications chez Malaria Consortium. Elle a récemment visité les communautés de l’état du Niger, dans le cadre d’un projet de documentation de l’impact de la PCIM. Malaria Consortium travaille en collaboration avec le Ministère de la Santé et ses partenaires dans l’état du Niger pour mettre en place la PCIM via le programme RAcE.
Le programme d’élargissement de l’accès rapide [aux soins] (Rapid Access Expansion – RAcE) est financé par le Gouvernement du Canada à travers l’Organisation Mondiale de la Santé, pour soutenir le déploiement à grande échelle de la PCIM dans cinq pays d’Afrique subsaharienne où le paludisme est endémique.
Plus d’informations chez Malaria Consortium
Conception de la gestion communautaire par Malaria Consortium
Le projet RaCE avec Malaria Consortium : Mettre en place la PCIM au Nigeria